La signification de la Journée de la Vérité et de la Réconciliation et les motivations derrière le port du chandail orange par Océane Clary-Weizineau.

« Dites-leur que nous n’avons jamais cédé notre territoire, que nous ne l’avons jamais échangé, de même que nous n’avons jamais statué autrement en ce qui concerne notre territoire », César Newashish est l’artisan qui a rédigé cette phrase.
Cet homme a vécu pendant les années où les pensionnats autochtones étaient encore actifs. Peut-être il n’aurait jamais affirmé ces mots s’il avait été élève de ces établissements ; tellement de controverses ont entouré ces endroits. Afin d’éclairer notre compréhension sur ce sujet, il existe de nos jours une journée particulière.

Ce texte explique la signification de la Journée de la Vérité et de la Réconciliation et les motivations derrière le port du chandail orange.
D’abord, la journée de la Vérité et de la Réconciliation a lieu le 30 septembre. Le but de cette journée est de se souvenir des enfants envoyés dans les pensionnats et d’en apprendre davantage sur ce qui s’est passé. Entre 1831 et 1996, plus de 150 000 enfants, métis et des Premières Nations, ont été enlevés de leur famille pour aller dans des pensionnats. Une fois arrivés à l’établissement, ces jeunes ont été contraints de se faire couper les cheveux. Dans de nombreuses cultures autochtones, il est courant de se faire couper les cheveux pour signifier le décès d’un proche. De plus, plusieurs types d’abus ont été infligés sur ces enfants comme des violences physiques, psychologiques et sexuelles. Ils n’avaient pas le droit d’utiliser leur langue. Sur les 150 000 enfants, 3 200 sont décédés.
Les survivants qui sont rentrés chez eux étaient incapables de communiquer avec leur famille à cause de la perte de leur langue. En grandissant, les cicatrices des traumatismes ont été transmises aux générations futures. Les faits sont incontestables ; ce fut un génocide culturel. Cette journée parle aussi de réconciliation.
De ce fait, la réconciliation explique le désir de réparer les erreurs du passé et de bâtir un futur meilleur avec respect. En outre, le gouvernement du Canada s’est excusé envers les Premières Nations et Inuit en 2008. Les paroles du premier ministre de l’époque furent : « C’est un triste chapitre de notre histoire. » La plupart des pensionnats étaient dirigés en partenariat avec les églises catholiques. Souvent, les enfants étaient amenés loin de leur communauté, privés du soutien de leurs parents. Les langues autochtones étaient interdites. Certains ne sont jamais retournés chez eux.
Les conséquences de cette politique ont été très néfastes et ont causé des dommages aux communautés autochtones. Il y a eu des abus émotifs, physiques et sexuels sur des enfants sans défense. « L’absence d’excuses a fait obstacle à la guérison, a ajouté le premier ministre, alors je me lève devant vous pour présenter mes excuses pour le rôle joué dans les pensionnats indiens. Il n’y a pas de place au Canada pour les attitudes qui ont pu inspirer les pensionnats indiens. Le gouvernement s’excuse et demande pardon. »
À la suite de ces excuses, un comité de Vérité et Réconciliation ainsi que le Centre National de Vérité et Réconciliation ont été créés. Ils furent fondés par respect des communautés au Canada. Pour récapituler, la journée est dédiée à la Vérité et à la Réconciliation des Premières Nations.
Ensuite, porter le chandail orange est important lors de la journée pour de nombreuses raisons. Tout d’abord, pourquoi un chandail orange? L’origine de la couleur du chandail remonte à une certaine petite fille nommée Phyllis (Jack) Webstad. Celle-ci se fit confisquer son chandail orange dès son arrivée au pensionnat.
Le chandail avait été confectionné par sa kokom (kokom= grand-mère). Ce tissu orange est devenu un symbole pour ne pas oublier les enfants disparus durant les pensionnats. Porter le chandail orange est un geste d’hommage envers les enfants, ce qui signifie beaucoup pour leur entourage qui se sent soutenu dans leurs deuils. Sensibiliser la population est une autre raison. En portant le chandail orange, les gens peuvent s’éduquer et se renseigner sur les cultures.
Il y a plusieurs façons de s’ouvrir aux cultures. Par exemple, en regardant des films, en lisant des livres, en écoutant des podcasts, en écoutant la radio, ou en prêtant attention à des artistes autochtones tels que Michael Hutchinson, Michel Jean, Christy Jordan-Fenton, Margaret Pokiak-Fenton, Xavier Watso etc. Les enseignants ont également un rôle à jouer en exposant les élèves à du contenu autochtone. C’est-à-dire qu’ils peuvent inviter des membres de la communauté comme des aînés ou des influenceurs. Ils peuvent également aménager des activités ou encore des sorties.
En somme, il est crucial de porter le chandail orange lors de cette journée pour se rappeler l’importance de s’éduquer, de s’informer et de se sensibiliser aux réalités autochtones.
En conclusion, ce texte a porté sur différents aspects de la Journée de la Vérité et de la Réconciliation et de l’importance de mettre un chandail orange. Il est effectivement intéressant de savoir ce qui s’est produit dans l’héritage douloureux des autochtones. « Aujourd’hui, au nom du gouvernement du Canada et de tous les Canadiens, nous cherchons à réparer cette injustice en prononçant trois mots simples : nous sommes désolés », a indiqué Gary Anandasangaree, ministre de fédéral des Relations Couronne-Autochtones. « Nous reconnaissons que vous avez été traités comme des “Premières Nations de seconde classe.” »
Océane Clary-Weizineau
Jeune atikamekw de la communauté de Manawan qui fréquente l’école Thérèse Martin
À propos de ce texte
Cet article fait partie de notre démarche de mémoire et de sensibilisation autour de la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation. En partageant des histoires, des réflexions et des savoirs, nous souhaitons honorer les survivants, les familles et les communautés touchées par les pensionnats autochtones.
Le port du chandail orange, tout comme la transmission de ces récits, est un geste de solidarité et d’éducation. Il nous rappelle l’importance de ne pas oublier, de continuer à apprendre et de marcher ensemble vers un avenir empreint de dignité, de respect et de réconciliation.